La Toussaint

Le 1^er novembre à Tahiti nous fêtons aussi la Toussaint. Mais, à l’abri du froid et de la grisaille automnales de la métropole, les célébrations et  fleurs sont légèrement différentes.

Les Tahitiens sont en majorité très croyants. Les églises, protestante, adventiste, catholique et bien d’autres encore sont très présentes sur le territoire. Les Polynésiens sont plus ou moins pratiquants mais de manière générale la religion tient une place importante dans leur quotidien (prières avant chaque repas, avant de dormir,…). Pour plusieurs raisons liées à la religion et aussi à la culture, les décès et cérémonies funéraires sont en général moins sombres et tristes qu’en métropole.

Il n’est donc pas rare à la Toussaint de voir des personnes poser une semaine de congés pour aller nettoyer les tombes des défunts de la famille. La semaine précédente la Toussaint, ils se rendent donc au cimetière pour arracher les mauvaises herbes, enlever les plantes fanées, nettoyer les allées. Les tombes, ici sont en majorité faite d’un petit « mur » carré de quelques centimètres de haut au milieu duquel le caveau est fermé par du sable blanc (les grands caveaux en marbre sont rare et en général réservés aux familles très aisées). Lors de la semaine de préparation, les murs sont tous repeints de blanc, le « milieu » de chaque tombe est « rerempli » de sable blanc.

                                     Petite

Le 1^er novembre, les familles se retrouvent sur la/les tombes de la famille et réécrivent à la peinture noire les noms, prénoms et dates des défunts, sur la pierre tombale. De nombreux bouquets de fleurs très fournis et colorés sont apportés. Oiseau du paradis, anthurium, orchidées, opuhi colorent alors tous les cimetières.

                                                                      

Il est fréquent, le 1^er novembre, de voir les familles apporter les peues (nattes), marmites, casse-croûtes et de s’installer dans le cimetière pour manger tous ensemble sur la tombe. C’est une façon de passer du temps ensemble en famille et aussi avec les personnes décédées. Pas de pleurs, de tristesse mais plutôt des rires en se rappelant les souvenirs, des discussions animées, des jeux d’ enfants…

Dans certaines communautés il y aussi la cérémonie des lumières. Le soir, à la nuit tombée, une messe est célébrée dans le cimetière ou l’église attenante. Puis des bougies sont allumées sur chaque tombe et les familles prient, se recueillent sur les tombes.